Cela n’a pas été aussi facile que l’on pouvait l’imaginer. L’année aura été chaotique sur le plan climatique, la douceur angevine a été un peu bousculée ! L’hiver n’avait pas tout à fait comblé le déficit pluviométrique, ce qui semblait nous promettre tôt ou tard un stress hydrique, puis après un début de printemps sec et chaud… badaboum : des pluies orageuses violentes : « la mousson en vallée de la Loire ». A l’époque, Météo France a parlé de phénomène de climat tropical. Toujours est-il qu’entre la mi-mai et fin juin nous avons été sur des charbons ardents car il a fallu contenir les agressions du mildiou et jongler avec les périodes plus sèches pour travailler les sols… Cela n’a pas été facile-facile ! Nous nous en sommes bien sortis, ouf, le temps très sec et très chaud de l’été a réduit à néant l’attitude belliqueuse du mildiou, même si les sols sont devenus difficiles à travailler par le changement radical brusque de ces conditions climatiques, cela aura été salutaire.
Toujours est-il que nous avions, à la fin août, des raisins très sains, en quantité suffisante –ce qui nous ravissait après les dernières années de gel et de disette. Néanmoins, les 3 épisodes caniculaires de l’été nous donnaient des richesses en sucres élevées sans corrélation avec la maturité-vraie, celle des peaux et des pépins (liée au cycle végétatif)… C’est elle qui nous a fallu attendre pour ramasser certes des raisins très sucrés mais avec des arômes très mûrs et des tannins veloutés pour les rouges. Il est certain que l’ambiance des vendanges était aussi joyeuse que les jours étaient ensoleillés mais le choix de la date de vendange a parfois été un choix cornélien. Nous sommes très contents du résultat. Les blancs de chenin sont, bien entendu, très riches mais ils gardent de la tonicité et de l’élégance (merci le chenin, merci les schistes et les grès des coteaux…). Les rouges seront, eux aussi certes très capiteux mais ils ont quand même dans leurs veines la fraicheur des vins ligériens… Tous ces beaux nourrissons bien joufflus sont encore en fin de vinification ou en début d’élevage et nous avons hâte de vous les faire découvrir surtout que cette année, il y aura de tout ! Pas de mauvaises annonces sur le manque de tel ou de tel vin, nous retrouvons une production dans la normalité… Vous verriez le chai à barrique, il y a quelques années que nous l’avons vu ainsi : avec toutes les rangées pleines en première (rangée du bas) et en seconde (rangée du dessus)… C’est beau !
Nous vous souhaitons de bonnes fêtes et de bons moments conviviaux pour cette fin d’année 2018 !
Christophe Daviau