Le gel d’avril qui a touché bon nombre de vignobles en France ne nous a pas épargné ! En Anjou, les deux zones les plus endommagées ont été les régions de Savennières et de Brissac… L mauvaise pioche ! Si le gel a sévi de façon inégale, notre vignoble a subi des pertes en bourgeons aux alentours de 50%. Les vignes les plus meurtries l’ont été en totalité, d’autres entre 30 et 50% et certaines pas du tout. Aujourd’hui, les bourgeons secondaires, qui sont repartis suite à la calamité, portent quelques grappes. Nous estimons la perte totale autour de 30%. Les vignes non-touchées ont conservé leur avance et les autres accusent un retard de 2 à 3 semaines par rapport aux premières. Nous surveillerons bien la période de véraison (changement de couleur des baies, début de la maturité), ce qui nous guidera dans notre calendrier de la récolte future. Nous restons très optimistes sur la qualité, du fait de la précocité du millésime…
Les vignes ne souffrent pas actuellement du manque d’eau, l’enracinement est suffisamment profond. Il semblerait que les nappes ne soient pas si basses grâce au plein fait lors de l’hiver 2015-2016. Néanmoins, après la période caniculaire qui vient de se terminer, la nature attend l’eau, quelques pluies orageuses seront les bienvenues pour que la végétation respire un peu. Pour notre part, les quelques précipitations nous amèneront un peu de souplesse dans les sols qui sont devenus durs à travailler. De toute façon, nous prendrons ce que la nature nous donnera !
A cette période, dans le vignoble, nous apercevons aujourd’hui multitude d’insectes. La conduite en « bio » depuis plus de 20 ans jumelée à la mise en place des haies (débutée il y a plus de 10 ans) autour de nos parcelles nous apportent une diversité d’insectes auxiliaires : chrysopes, syrphes, pince-oreilles et autres cantharides, grands dévoreurs des « tordeuses de la grappe » (également appelées « vers de la grappe »). L’équilibre, tout est question d’équilibre…
Voilà, en ce qui concerne les vignes… Côté cave : les vins de 2016 évoluent tranquillement. Les « Brissac » ont fait leur « malo » en fin de printemps, ils se goûtent très bien. Ils sont riches et très souples. Les blancs sont en élevage. Pour les millésimes antérieurs, le Petra Alba 2009 semble enfin avoir digéré son opulence et il se présente admirablement bien. Pour les 2 grandes cuvées de rouge : Petra Alba et Rocca Nigra, le millésime 2014 est déjà bien apprécié et les vins de 2015 (qui viennent d’être mis en bouteilles) devront attendre au moins la fin de l’année pour entrer dans leur rythme de croisière. En ce qui concerne les nouvelles des blancs : pour Ordovicien, les millésimes 2014 et 2015 sont encore marqués par leur élevage, le 2013 est « séducteur » mais attention, il a une tendance à l’oxydation au bout de 3 à 4 jours d’ouverture (il faut le savoir… quoique, les personnes que nous prévenons avouent ne jamais lui laisser tout ce temps !). Quant à Petit-Princé, le 2015 est fidèle en « fruits » et le 2016 sera le premier millésime qui aura fermenté en partie en jarres. On vous en reparlera…
Christophe Daviau